Texte écrit par Jean Duquette, spécialiste Chine aux Routes du Monde
Pour profiter, avec plaisir, de notre voyage dans ce grand pays, il est utile d’en avoir au départ une certaine compréhension. Il faut connaître de la Chine quelques éléments de son histoire et de son évolution depuis les années 50. Le mot Chine en chinois (zhōngguó) signifie pays au milieu. Les Chinois ont toujours considéré que leur pays était situé au centre du monde et qu’à l’extérieur de celui-ci c’était le territoire de nations barbares. Comme conséquence, ils croient depuis fort longtemps qu’ils n’avaient rien à attendre du monde extérieur.

Jusqu’à la fin du 16e siècle, ils ont réussi à organiser leur société de façon manifestement mieux que les sociétés occidentales. Inventeur de la poudre à canon, des feux d’artifice, de l’utilisation de la monnaie, créateur de l’imprimerie bien avant l’Europe, concepteur de réseaux routiers et d’embarcations maritimes, ils se considéraient comme l’avant-garde du développement humain. Mais depuis, la période du colonialisme a annihilé cette conception qu’ils avaient du monde. Ils ont tenté par tous les moyens, parfois avec succès, de contrôler les effets de la présence de l’envahisseur européen. Leur fierté, leur confiance en eux fut néanmoins atteinte. Jusqu’à la fin du régime féodal en 1912, ils n’ont pas réussi à rattraper le niveau économique des nations européennes.
Le 20e siècle n’a pas échappé à cette conception qu’ils avaient du monde. Ils croyaient qu’ils pouvaient se développer sans l’influence du monde extérieur. Deng Xiaoping relança leur économie en favorisant l’accès à la richesse, mais sans savoir comment produire celle-ci. Ce sont ces successeurs qui réaliseront les pas nécessaires pour ouvrir le pays aux idées externes, aux relations avec d’autres nations et au lancement d’une économie de marché. Malgré ce chemin parcouru, ils demeurent frileux pour participer à des organismes mondiaux. Ils préfèrent les ententes de pays à pays. Ils ont l’impression de concéder une partie de leur autonomie en acceptant des ententes multilatérales comme au sein de l’organisation mondiale du commerce.
Le voyageur constatera, donc, que le citoyen chinois a regagné sa confiance dans sa nation et démontre beaucoup de fierté pour ce qu’ils ont réalisé collectivement depuis 30 ans. Il sentira le réflexe d’indépendance presque autarcique ou une expression de repli sur soi. « Nous sommes capables de faire aussi bien que les autres, seuls sans leur aide ». Les citoyens chinois sont habités par ces sentiments qui laissent croire parfois aux voyageurs qu’ils ne sont pas les bienvenus. Il n’en est rien. Il faut connaître les raisons de cette attitude. Bien au contraire, lorsqu’ils entrent en contact avec les voyageurs, les Chinois deviennent facilement volubiles et veulent souvent comparer leur façon de vivre avec la nôtre. Connaître l’organisation de la famille, le style de vie occidentale, quel avenir nous préparons pour nos enfants, le logement, l’éducation et la santé sont parmi les sujets sur lesquels ils aiment le plus échanger avec nous. Ils veulent faire connaître leurs coutumes, leur histoire et leur gastronomie aux voyageurs. Comprendre l’influence de leur histoire et des impacts économiques des changements brutaux qu’ils ont connus est un préalable utile avant de les croiser. Après tout, rattraper en 50 ans, 500 ans de changements scientifiques, technologiques et économiques ont laissé des marques et la vie quotidienne n’a pas été facile pour les 4 dernières générations d’humains de ce pays.
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