Dans l’avion qui me catapultait vers le Myanmar, j’avais des inquiétudes. Je désirais profondément être en vacances. Mais les multiples avertissements et « réconforts » de différents guides de voyages, me donnait envie de virer de bord. Pourquoi me rendre dans un pays où il n’y aura de toute façon que des militaires partout.
Vu d’en haut, tout me semble beau. Je cherche les tanks. Quand le pilote annonce qu’il commence sa descente vers Yangon, j’ai soudain très envie d’être ailleurs. C’est le temps des fêtes et la neige me manque. Je me trouve toutes sortes de raisons pour ne pas atterrir au Myanmar. Je travaille depuis plus de 30 ans à aider les gens à construire un itinéraire. J’ai dû en aider des milliers à se rendre en Thaïlande, au Laos, au Cambodge, au Vietnam, au Tibet,en Chine… mais au Myanmar ? Peut-être deux personnes. Par ignorance. Comme plusieurs, je me demandais pourquoi me rendre dans un pays abusé, mené par des fous….
Dès notre arrivée à Yangon, à la première bouffée d’air du pays, j’arrive face à face avec le plus beau visage qui m’a été donné de voir… Chan. Notre guide touristique pour les 3 prochains jours. Elle nous accueille avec un vrai et authentique sourire du bout du monde. J’ai dit wow… Dans la voiture qui nous conduisant à l’hôtel, je pouvais déjà sentir le rythme différent des autres Asie. Pas de bruit. Je ne m’en aperçois pas tout de suite. Et puis tout à coup, oui. Il n’y a pas de moto à Yangon. Le calme. Le klaxon semble ne pas exister dans les mœurs des gens. Même à l’heure de pointe, tout bouge doucement.
Voilà 20 ans que je dis aux gens que le Myanmar ressemble à l’Asie d’il y a 75 ans. Jamais je n’avais touché autant à la réalité. Après seulement trois jours, les images en souvenirs dépassaient déjà largement toutes celles des autres Asie que j’ai pût découvrir. Le Myanmar dans ma tête, trônait déjà au sommet des raisons profondes de partir en voyage.
Incroyable, dérangeant, inconfortable de beauté, ce pays dépasse toute espérance.