Quel blasphème ! Je regarde nos photos et celles du groupe de voyage au Vietnam : sous une feuille de bananier, un jeune régime jaune; surplombant des toits de tôle rouillée, des bougainvilliers flamboyants; jaillissant des taillis, des glycines bleutées; émergeant d’une eau brunâtre, une fleur de lotus rose… Magnifique, tous ces coloris qui tranchent avec une nature verte luxiriante !
Qui a osé dire que le Vietnam était laid ? Certes, il faut porter le regard plus haut vers les maisons étroites, hautes de cinq à six étages dont les portes de bois des façades peintes font ressortir un travail d’artiste consommé; un regard plus bas, au ras des trottoirs où s’entassent les bric-à-brac de tout de que peuvent offrir des commerçants ingénieux ou encore plus en profondeur dans des couloirs souterrains où la vie est demeurée maître de son destin; un regard plus senti pour capter la beauté des visages d’enfants qui nous saluent de leur main enfantine; un regard plus large pour répondre au sourire sympatique des mères ou des jeunes étudiantes revêtues de leur tunique de soie; un regard de côté aussi pour ne pas gêner ceux dont la pauvreté exige tant de courage avec des moyens si rudimentaires.
Il faut porter le regard jusqu’au abysses des grottes de la baie de Halong pour comprendre l’Univers ou, sur la lune bienveillante, au soir du dernier adieu, pour croire que le monde est meilleur quand on fraternise.
Il faut par-dessus tout jeter un regard d’amitié sur le groupe qui a cheminé à nos côtés pendant 20 jours. La jeunesse de Chantal a côtoyée l’âge respectable d’un Roger rajeuni; l’énergie d’une Monique ou d’une Ginette a soulevé la fragilité d’une Francine; la rondeur enveloppante d’Yvan n’a pas fait ombre à la sveltesse du grand Claude; le sourire des deux Johanne a séché une larme sur un passeport perdu… ; la discrétion de nos célibataires s’est parfaitement bien « mariée » avec le charme des couples et notre unique Don Juan, Stéphane, n’est pas passé inaperçu !
Et que dire sur de dévouement inlassable de Paul, notre responsable sur Les Routes du Monde de ce monde vietnamien ! De la spontanéité attachante de Thuy Man, notre guide Vietnamienne ! Du savant M. Ha aux longs discourts captivants. Les trois ont su créer une ambiance chaleureuse que nous n’oublierons jamais.
Oui ! « C’est trop beau ! » ce pays au drapeau rouge étoilé, aux rizières à flanc de montagne, au marbre de la montagne et de ses sculpteurs, aux cocons où se tisse mystérieusement un fil de soie chatoyant recouvrant nos épaules au retour de la maison et finalement aux bras enveloppants du Bassac et de l’Image qui ont bercé nos fatigues, nos confidences et nos rêves.
Auteure : Clarisse Fournier (voyageuse sur notre groupe Vietnam, Mars 2013)